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Jamy Gourmaud : le changement, c'est pas sorcier !

Jamy Gourmaud : le changement, c'est pas sorcier !

Le 05/05/2020

Avec sa diction inimitable, Jamy Gourmaud a coanimé l’émission culte de vulgarisation scientifique C’est pas sorcier pendant plus de 20 ans. Aujourd’hui aux commandes du Monde de Jamy, cet écologiste convaincu et infatigable « passeur de sciences », comme il aime à se définir, est devenu ambassadeur de Good Planet, une ONG qui mise sur la sensibilisation pour accélérer le changement. Et si une meilleure connaissance des solutions environnementales pouvait rendre le monde plus vert ?

 

Avec sa diction inimitable, Jamy Gourmaud a coanimé l’émission culte de vulgarisation scientifique C’est pas sorcier pendant plus de 20 ans. Aujourd’hui aux commandes du Monde de Jamy, cet écologiste convaincu et infatigable « passeur de sciences », comme il aime à se définir, est devenu ambassadeur de Good Planet, une ONG qui mise sur la sensibilisation pour accélérer le changement. Et si une meilleure connaissance des solutions environnementales pouvait rendre le monde plus vert ?

 

Jamy Gourmaud © Philippe Matsas

Crédit photo © Philippe Matsas

Propos recueillis par Arnaud Pagès

À quand remonte votre sensibilité écolo ?

 

Cela fait longtemps, mais pas avec la même acuité qu’aujourd’hui. Dans les toutes premières émissions de C’est pas sorcier, nous parlions déjà, dès 1995, du tri des déchets et de l’impact des transports sur l’environnement. Ce sont de sujets dont je suis très proche. Et j’ai vraiment constaté l’évolution de ces thématiques au fil des ans. Quand nous avons arrêté l’émission en 2014, la question du dérèglement climatique était devenue omniprésente à chacune des séquences que nous traitions.

 

En quoi la connaissance est un moteur du changement ?

 

Aujourd’hui, 80 % de ce que je dis est axé sur le dérèglement climatique. C’est un sujet qui est trop souvent gouverné par l’émotion et pas suffisamment par la raison. Je suis convaincu qu’avec une meilleure prise de conscience des problèmes et des solutions, les bons gestes peuvent être faits sans être imposés. Dès l’instant où les gens comprennent les tenants et les aboutissants, ils passent naturellement de la contrainte au choix motivé et, au bout du compte, ils se font plaisir en faisant du bien à la planète.

 

« Avec une meilleure prise de conscience des problèmes et des solutions,

les bons gestes peuvent être faits sans être imposés. »

  

C’est donc pour sensibiliser davantage que vous avez rejoint Good Planet ?

 

Tout à fait. Je fais des vidéos qui expliquent l’impact de nos comportements sur l’environnement et plus particulièrement sur notre consommation d’énergie. C’est de la pédagogie pour que les gens appréhendent mieux ces phénomènes. Il ne faut pas tout s’interdire mais il faut faire les choses en pleine conscience. Il ne s’agit pas d’imposer une nouvelle morale avec le bien d’un côté et le mal de l’autre.

 

Justement, y a-t-il selon vous une contradiction entre progrès technologique et écologie ?

 

Je ne dis pas non au progrès. Je pense que c’est grâce à lui que nous pourrons trouver des solutions. D’ailleurs, elles existent déjà. Il faut simplement les mettre en place. Il y a la voiture électrique, même si certains disent que c’est du nucléaire et que les batteries au lithium sont polluantes. Sauf qu’aujourd’hui, il y a de nouvelles batteries sans lithium.

 

Le progrès technologique peut donc sauver la planète ?

 

J’en suis convaincu. Je suis persuadé que c’est la technologie qui va nous sauver. Si demain, nous nous déplaçons avec des véhicules à l’hydrogène, ce sera grâce à elle. Elle nous permettra de fabriquer des plastiques non polluants, notamment grâce à des enzymes qui pourront les recycler à l’infini, qui sont nécessaires dans certains secteurs, comme celui de la médecine. Fabriquer une seringue sans plastique, c’est extrêmement compliqué.

 

« Je suis persuadé que c’est la technologie qui va nous sauver.

Si demain, nous nous déplaçons avec des véhicules à l’hydrogène, ce sera grâce à elle. »

 

L’agriculture bio et la permaculture sont aussi des moteurs du changement ?

 

Assurément. La question est de savoir si la permaculture* pourra nourrir tout le monde. À terme certainement, mais passer d’un système à un autre nécessite du temps. Et que vaut-il mieux avoir ? Un produit bio ou un produit local ? Le choix n’est pas toujours simple pour le consommateur, mais c’est lui qui obligera les producteurs à faire ce dont il a envie et non l’inverse.

* Système de culture s’inspirant des écosystèmes naturels.

 

C’est pas sorcier, ce sont plus de 500 émissions à bord d’un 38 tonnes. Où en êtes-vous de votre bilan carbone ?

 

Aujourd’hui, il y a des éco-managers sur les tournages de cinéma pour réduire l’empreinte carbone des films. Mais les équipes de télévision sont depuis toujours beaucoup plus réduites et ne disposent pas des mêmes moyens financiers. Pour autant, je ne pense pas que nous pourrions encore montrer dans le générique un énorme camion avec des pots d’échappement relâchant des nuages de fumée. C’est la preuve que les mentalités évoluent. Mais il y a encore du boulot…

 

 

Dessin Jamy Gourmaud © Bénédicte Govaert

 

Si vous étiez...

 

Une époque ?

Le XIXe siècle et la Révolution industrielle. C’est un siècle porteur d’espoir. La technologie progresse très rapidement et énormément d’inventions vont voir le jour.

Une invention ?

Le télescope. Parce que j’aime bien voir loin.

Un sentiment ?

L’enthousiasme. Je ne crois ni au pessimisme, ni à l’optimisme mais à l’envie de faire des choses.

Un plat cuisiné ?

Un aïoli provençal, un mélange de saveurs, de textures et de couleurs. C’est le soleil en hiver.

Un paysage ?

Un volcan effusif comme le Piton de la Fournaise à La Réunion. Pour moi, le volcan représente l’origine de la vie. Les laves des volcans sont des terres très riches sur lesquelles tout peut pousser. Il y a bien sûr les volcans destructeurs, mais également les volcans effusifs avec des coulées de lave très lentes. Il y a ces deux images du volcan, à la fois destructeur et créateur de vie.

Un personnage célèbre ?

Amundsen, l’explorateur qui a découvert le Pôle Sud. J’aurais aimé vivre ce qu’il a vécu. J’aurais rêvé faire partie de son expédition.

 

Bio Express
 
  • Né en Vendée en 1964, Jamy Gourmaud a obtenu son diplôme de l’Institut pratique de journalisme en 1988. En 1993, il lance, avec Frédéric Courant, C’est pas sorcier, un nouveau concept d’émission pour vulgariser les grandes questions scientifiques. Ils seront rejoints en 1999 par l’animatrice Sabine Quindou.
  • Dès sa première diffusion, sur France 3, l’émission rencontre un grand succès, qui ne se démentira pas jusqu’à son arrêt en 2014.
  • Dès lors, Jamy se lance dans de nouveaux projets, notamment Le monde de Jamy, une émission qui parle de la Terre et de la nature, diffusée depuis 2014 sur France 3. En 2019, il publie Mon tour de France des curiosités naturelles et scientifiques, Éd. Stock.

 

Retrouvez l’invité Jamy Gourmaud dans notre n°110 de CULTURESBIO, le magazine de Biocoop, distribué gratuitement dans les magasins du réseau, dans la limite des stocks disponibles, ou à télécharger sur le site de Biocoop.

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